Tribulation d'un "Fada" au
Brésil
|
|
Tribulation, car l'arrivée en "bateau" sous
interdiction d'importation..........promet quelques
péripéties, et des états d'âme, de stress.......Et il faut
être "Fada" pour si mal préparer son arrivée ....
Déjà une semaine à Itacaré, ma ville préférée
ici, au Brésil. Une petite "cidade" 15000 habitants, 350
pousadas, et une forêt " mata atlantica", en bord de mer,
cette forêt ancienne qui recèle des milliers de plantes,
insectes animaux, et qui constitue à elle seule, un des
patrimoines mondiaux des plus importants, comparable au Banc
D'arguin de Mauritanie, avec ses phoques moines, et les
milliers d'oiseaux migrateurs. Donc Itacaré, sa forêt
d'arbres de 20m de haut et sa zone de protection
environnementale, qui attire ici des adeptes de l'écologie
venant d'un peu partout, avec parfois des projets très
concrets : acheter des hectares de forêt pour la soustraire
aux démolisseurs. Il pleut beaucoup, la forêt est contente,
mais je commence à avoir de l'herbe sur la coque.
Cet estuaire, le Rio das Contas, se prêtais dans le passé à
l'accueil des pirates qui venaient se cacher ici, à l'abri
de la mangrove, et des palétuviers. (je n'ai pas encore vu
si leurs fleurs sont vraiment roses ). Aujourd'hui, il y a
plusieurs endroits ou un voilier peut rester au mouillage, à
l'entrée derrière le phare, puis à la "punta Xareu", le
courant y est très fort, le meilleur endroit se trouve à la
fin de la plage de la "Orla", avant "Balsa",là d'où partait
un bac, vers le banc de sable qui ferme l'estuaire. En suite il y a plusieurs
endroits en remontant le rio das Contas.
Ce soir super concert
de hard rock "évangélique". Ben , oui, le Brésil
aujourd'hui, semble très ..........évangéliste... Un zeste
de rejet du catholicisme, et de la papauté, un peu partout,
on trouve cette inscription " deus è fiel " ( dieu est
fidèle ), mais pas le pape ??.
Je m'incruste un peu ici..........à voir........
Tous les terrains
qu'on m'a proposé à l'achat se situent dans une zone
revendiquée par les "Quilombos". Une particularité encore,
du Brésil . Ici d'anciennes tribus noires réfractaires à
l'esclavages, et qui avaient réussi à vivre une certaine
liberté, continuent d'exister, et de lutter. Elles ont
obtenu reconnaissance "d'un droit à la terre", et certains
terrains sont rachetés par le gouvernement dans le but de
les leur rétrocéder. Des milliers d'hectares. Je trouve ça
excessivement bien, humain, juste . Il se passe un peu la
même chose pour les indiens d'origines . Un peu partout dans
le monde les colonisations ont détruit les peuples. Ici il
semble que les peuples cohabitent avec une certaine
recherche de justice humaniste très pragmatique. Je veux
dire que la pensée, la philosophie, est suivie d'actes, de
lois. Ainsi le droit des Quilombos est inscrit dans la
constitution brésilienne.
|
|
Depuis
deux jours , "Skokiaan", enfin, son moteur, ne veut plus
démarrer. C'est inquiétant quand les forces extérieures se
liguent contre soi. Surtout à l'étranger, on est étranger,
et en plus " le malin" s'en mêle.
Très simple en fait. Pendant un mois et demi de descente
depuis la Martinique jusqu'a Itacaré, j'en ai pris plein
la .... de l'eau de mer, et Skokiaan aussi, et le
contacteur du démarr...eur aussi. Alors aujourd'hui, il
fait grève.
Mais comme je n'accepte pas que le "Malin" se croit tout
permis, j'ai alimenté le démarreur par un fil et un
interrupteur tout neuf , et voilà , ça marche, le "malin"
a été vaincu . C'est un peu comme ça qu'ils raisonnent
ici, Deus et Satan. On va continuer de préférer la
"raison", la "science", je les aime beaucoup ces
brésiliens , quand même.
Mais bon, ils croient plus qu'ils ne raisonnent, c'est ce
qui les rends sympathiques et ...................fatiguant.
ça vous fait rire ??? Et les
discussions, négociations pour trouver une solution pour
le bateau ??? je vous dit pas........Ici, un garçon se dit
" rapaze", mais en fait, ces "garçons" qui me courent
après pour me proposer des solutions miracles, ont tout à
fait l'air de "rapaces ". La différence à l'écriture est
mince. Mais bon, un rapaze c'est un gars qui cherche à
recevoir 10, ou 20, voir 30 % de ce que je vais payer pour
un service. Idem si j'achète des vis,
Il faut changer de boutique pour avoir in fine un prix
raisonnable. Pour celui qui a, marqué sur son front ,
"touriste", ou " Loco", tout est plus cher de 150 %. ça
reste un pays superbe.
|
Ce que je n'ai pas dit dans ce petit conte, c'est
qu'il m'a fallu chercher une dizaine de "lojas", ou
magasins, pour trouver un peu de fil électrique et
quelques raccords à souder, une journée de
déambulation dans les rues de cette ville qui n'aura
bientôt plus aucun secret pour moi.
|
Aujourd'hui, pas envie de sortir du bateau.... Je sors
quand même, et c'est la cata, je crève l'annexe sur des
coquillages, puis c'est le pied ......C'est pas un bon
jour......Mais bon, du coup, plus rien pour retourner au
bateau, qui sans annexe, est inaccessible, tout seul au
milieu du Rio. Je cherche un "canoa" d'un "passeios". Il y
a des gars qui font traverser le rio aux touristes. En
fait, c'est un pescadore qui me ramène gratuitement au
bateau, en m'expliquant qu'il font payer les touristes,
mais, ici ,c'est une communauté de pêcheurs, et s'il y en
a un qui a un problème, un truc imprévisible, alors on
rend service, gratuitement. Alors ce soir, je suis assez
fier de voir que je fais déjà un peu partie de cette
communauté de "pescadores". Il me donne aussi son
téléphone pour pouvoir l'appeler demain quand je voudrais
revenir à terre. C'est toujours les gens les plus pauvres
qui sont près à donner leur chemise si besoin. C'était
comme ça aussi en France , quand j'avais les ruches, une
panne de camion ....les paysans étaient toujours là.
|
Anne " belle leçon de vie..."
|
Patrick " reste méfiant"
|
Moi : Oui, Aujourd'hui un
Brésilien "blanc" m'a déconseillé de m'installer ici,
disant que les "noirs" sont racistes.
Il a ajouté, qu'ils s'étaient tous bien marés en apprenant
que j'avais crevé mon "canoë".
C'est de bonne guerre, ils m'avaient bien prévenu : " Oh
gringo, non pas là le canoë ".
Ce matin j'ai payé le "noir" qui est venu me chercher sur
le bateau pour me ramener à terre, normal; C'est le seul
qui m'avait vu faisant des appels de la main........
"Pauvre" en France, "Riche" ici, c'est sûr que c'est
délicat, en plus c'est une situation dont je n'ai pas
l'expérience.
Il va falloir que j'aille faire un billard au bar
populaire du coin. Ils m'ont demandé si je jouais au
billard, je crois que c'était une invitation. Faudra-t-il
que je perde honorablement, ou que je gagne avec modestie
????
De toute façon je perdrais, j'y ai plus joué depuis 20
ans.
|
Anne : Ma mère t'aurait dit :
"attention qu'ils ne te fassent pas le coup du père
François !" ce qui autrement dit signifie : "si tu es seul
on te sait vulnérable et on peut te couper le cou." Au
cours de mon voyage autour de la terre, il m'est arrivé de
le penser, cela pouvait être mais ne fut pas...coup de
chance ? Hasard ? Il est difficile de se dire qu'on doit
rester vigilant ce qui revient à ne pas faire vraiment
confiance ; tu es au coeur d'un problème que tu as
toujours connu ....Tiens, tiens... Voyage initiatique ?
Bisous, dis-nous ce qu'il en a été pour le billard...
|
Moi : On est pas en Europe,
ici. ça fait trois jours que mon "canoé" est sur un rocher
en attendant que la réparation sèche. Personne n'y touche
; bien sûr ça peut arriver, et je suis pas excessivement
tranquille.Mais je n'ai pas d'autres solutions. Et puis je
fais attention à mon comportement, je me montre plutôt
économe, modeste, ...etc ...j'essaie de ne pas susciter de
sentiment de jalousie. Profil bas........
|
Patrick : en fait il faut naviguer et
jamais rester sur place
|
Moi : J'ai toujours
beaucoup aimé ces champs de coquelicots qui poussent avant
ou après une récolte ...
|
|
Aujourd'hui, j'ai
défendu mon "canoa" que des "sauvages" avaient
retourné...(je sais pas qui en fait ).....J'ai signifié à
tous, alentour, que c'était à moi, et que personne n'avait
le droit d'y toucher. Évidemment le seul qui m'a écouté ,
c'est un gars assez nerveux, qui s'est mis lui aussi en
colère, et a parlé très vite en Brésilien. Donc j'ai rien
compris. Puis il est allé pécher ailleurs, ainsi que deux
femmes qui étaient à coté. Une d'elle a montré des signes de
sympathie, l'autre passée sans rien dire. Je savais que ça
ne pouvait pas durer, de laisser traîner un canot, sur les
rochers, quelqu'un chercherait à se l'approprier, ou
s'amuser avec, et j'étais venu ce matin,pour marquer mon
territoire, finir la réparation, et l'enlever.
Mais le plus étonnant, c'est la venue d'un gars assez jeune,
qui s'est présenté comme un ami du français "éric" avec qui
il m'avait vu l'avant veille. Puis il m'explique très
calmement que le gars qui s'est énervé, a des problèmes
"dans sa tête", qu'il a assassiné son enfant parce qu'il
pleurait trop, et que je devais éviter de "discuter trop
fort avec lui".
Je me suis dit : " t'es vraiment un con , il faut toujours
que tu mettes les pieds dans le plat ". On se refait pas.
Mais, bon... un étonnement de plus, que ce jeune qui vient
m'expliquer toute cette histoire.
|
Après les surprises humaines, les joies animalières :
Les oiseaux ont repéré "skokiaan" nous faisons partie du
paysage, et un crabe est remonté dans l'évier par le
tuyau d'évacuation. Pas très romantique , d'accord.
Il insiste ,le crabe, revient tous les jours.
Les deux oiseaux reviennent aussi régulièrement; je les
préfère.
|
Bon, allez, je me jette
à l'eau, "Samedi" ce soir c'est fête, je vais aller boire
une caipirinha en ville, ce qui veut dire, dans la nuit
qui est déjà installée depuis une heure, prendre le
zodiaque, mettre le moteur en marche, parcourir 300m dans
le noir, la musique et le bruit des vagues, pour arriver
sur la plage, éviter de se faire tremper en arrivant,
attacher le zodiaque, ...........et revenir plus tard,
titubant , vers le zodiaque..."Titubant" ,
j'exagère un peu, mais ça pourrait arriver. C'était pour
vous mettre dans l'ambiance de la vie d'aventurier. Déjà
aller boire un coup est un "deal" pas évident.
|
Vous saviez que les indiens d'Amazonie, tirent leurs
connaissances pharmacologiques de la communication avec les
plantes, dont notamment, l'ayahuasca ? Ces pratiques sont
reconnues dans les pays d'Amérique du Sud, et le Pérou a
inscrit dans sa constitution, la défense de ces pratiques en
tant que patrimoine culturel, et humanitaire. Car la plus
part des remèdes utilisés par la pharmacologie occidentale,
ont d'abord été découvert par les indiens
d'Amazonie.........
Anne : "La véritable
aventure se dispense de gourou, elle n'est qu'instinct et
prémonitions personnelles, mais elle oblige à la solitude,
et ça.... ! Bisous Luc, reste sage, il faut l'être quand
on est un aventurier".
Moi
-Oui, bien sur. Il y a ,ici, des associations très
sérieuses qui "travaillent " avec "l'ayahuasca". Pas des
gourous, des gens qui ont un peu d'expérience, et la font
partager. Tu sais bien, moi, si je sens "gourou" quelque
part, je fuis.
En dehors de la
question des pratiques, ce qui me parait très fort,
c'est que les gouvernements d'amérique du sud
s'impliquent et défendent ces pratiques culturelles, au
plus haut niveau. Ce n'est pas nouveau, mais je n'en
savais rien. C'e...st un mouvement qui semble prendre de
la puissance, et qui pourrais bien contrer utilement
cette "putain de saloperie, de merde, de civilisation
occidentale " . Voilà c'est dit, il y avait longtemps
que je n'avais pas dit de "vilain mots".
Anne -Il faut avoir du chaos en soi pour
accoucher d'une etoile qui danse" (Nietzsche), donc esperons
!!!...
|
L'an dernier j'avais
vu un terrain de 23 hectares, au bord du rio, et j'avais
commencé à rêver. Mais bon, un peu cher, l'héritage pas
réglé.....Hier je revois ce site, et je fais une
proposition, ils me rappellent aujourd'hui, la proprio
veut me voir.... Et voilà, je suis sur le point d'acquérir
ce site, une place devant pour le bateau, des arbres
centenaires, une plantation de cacau, une colline ...de
"mata atlantica", une petite cascade....Vous voulez bien
prier pour moi, que ce soit pas une arnaque ......??
Et en plus l'intermédiaire devrait me trouver une solution
pour légaliser le bateau.
Si ça se fait , je vais lui changer son nom pour: " Au
hasard des signes",
en Portugais ça va donner : Ao acaso dos sinais, ou Ao
acaso dos simbolos.
J'ai pas encore choisi entre ces deux formules.
Anne : En voilà une nouvelle ! tu
nous demandes de prier maintenant ! ;-)) Je t'envoie des
bonnes ondes, ça je préfère, mais prends ton temps tout
de même pour te renseigner auprès des Autorités Locales
pour voir si le terrain est bel et bien "ven...dable",
si le nom des propriétaires correspond bien, si le prix
demandé correspond à ceux pratiqués, etc ...Enfin, je
pense que tu sais tout cela mais quand on n'est pas dans
son pays on a parfois des surprises, encore que même
chez soi on n'est pas à l'abri. Quel est cet
intermédiaire ? S'il te présente le proprio demande les
papiers d'identité, va au cadastre...bon je vais
m'arrêter de faire l'oiseau de malheur, et tu
pardonneras mon côté un peu méfiant, développé par mes
nombreux voyages ....Bisous, donne des nouvelles.
Patrick : te voila redevenu
capitaliste avec cette envie de posséder propre aux
occidentaux !!! Mais espère tu l'auras si tu es bien
Moi
: Ben Oui, ........ besoin de faire comme ces premiers
animaux marins qui se sont accrochés tels des "arapèdes"
, sur les rochers, pour mettre "pied à terre" et
délimiter leur territoire.......Pas évident de bien
dormir !!........ Oui Anne, toutes tes interrogations
sont pertinentes, surtout qu'ici, la propriété des
terres est récentes, les terrains pas tous
cadastrés..... Je vais voir ce matin le "Cartorio"
équivalent du notaire, et je vais demander une rencontre
sur le terrain avec les propriétaires voisins. Compliqué
tout ça ici , car en même temps il faut se limiter aux
"possibles" en rapport avec les pratiques locales.
J'ai un peu des "amis" récents, de l'an dernier, qui
parlent bien le Portugais et Français, donc ça va.
Bon, pour "les prières", je savais que ça vous ferait
rire, mais bon ....quand même, on sait jamais, ça peut
aider. à plus......
|
Dans quelques semaines je serais restaurateur, organisateur
de concerts, paysans producteur de Cacau, ou j'aurais repris
la mer faute de trouver une solution d'importation pour
"Skokiaan".
Après un mois ici, à Itacaré, le bilan est
..............mitigé ??? .........
J'ai rencontré des gens, il y a deux personnes qui disent
pouvoir légaliser ce "Boat". Pour l'un il s'agit de déclarer
avoir "trouvé" une épave que j'aurais restaurée. Une
déclaration à la "Capitania dos portos", et hop, 10.000
réais , et tudo bom, un bateau brésilen tout neuf ??.....
L'autre évoque un scénario proche, avec l'intervention d'un
ingénieur, et pas de prix, ou alors il me vends ses papiers
d'une vieille barque de pêche qui serait !!!!! transformée
en voilier. Tout ça n'est plausible qu'avec la bienveillante
complicité de "Quelqu'un",on y revient.
Le temps passe, le 9 Juillet je devrais sortir du Brésil.
Nous sommes le 30/06/2012. C'est férié ici jusqu'à Mardi,
jour ou j'irais déclarer ma sortie officielle du territoire
brésilien. Ensuite, je sais pas encore, peut-être "me mettre
à l'ombre",
|
Et voilà le terrain que j'ai
en vue depuis un an déjà, au bord du fleuve, avec un
restaurant et une plantation de Cacau, bananes, coco et
une colline de Mata Atlantica (forêt très dense), 23
hectares en tout. Il y a déjà un couple assez âgé qui gère
le restaurant rudimentaire. Un ponton pour les bateaux
.Voilà, vous savez tout, vous pourrez venir faire un tour
dans quelques mois, c'est une région superbe.
|
|
|
|
Patrick : Te voila entrepreneur !
Sandra : Luc, c'est super ça! Bravo!
Tu es très courageux, et je suis sure que tu vas faire de
belles choses dans ce lieu, mais c'est vrai que tu vas
planter du cacao?
Moi : Bonjour Sandra, c'est
déjà "uma roça de cacau", il doit y avoir 300 pieds de
cacau, sur deux ou trois hectares. Il faut juste les
entretenir, "matar as formigas" et mettre de l'engrais,
débroussailler un peu. C'est "sympa" d'imaginer faire son
propre "mel de cacau" pour le petit restaurant. Il y a
bien sur quelques cocotiers, des manguiers,......et
d'autres fruitiers que je ne connais pas.
Sylvie : te voilà donc riche
proprio, bravo...je retiens l'adresse biz
Moi : Ah
!!!!!! c'est pas encore fait ..... bientôt j'espère ......
Anne : Salut proprio de terres et de
rêves, Dis donc tu as la forme pour penser débroussailler
tout ça ! Ok pour les vacances si tu scalpes les
moustiques et autres bêtes sympas qui m'aiment
beaucoup...En tout cas chapeau et bon courage. Bises.
Moi :Oh
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! c'est pas encore fait.
c'est pour ça que je vous ai demandé de "prier". Et je vais
pas débroussailler 20 hectares: non, entretenir 4 hectares
de grands arbres sous lesquels sont plantés les Cacaus. Le
cacau est un arbuste fragile qui a besoin d'ombre. Quant aux
moustiques, ils sont assez voraces dans ces endroits près
des Rios; . Mais il paraîtrait qu'avec le temps notre corps
réagit et que les moustiques sont moins intéressés ?????
à lire toutes vos réactions, je me
dis que je dois être "fada en plein ". ça doit être vrai
d'ailleurs.
Anne : Gagné ! YES tu es fada, mais
ça on le savait.... :-) Quant aux moustiques, je peux te
dire que depuis que je suis née mon corps ne s'est pas
habitué....l'Afrique du Nord, l'Afrique Occidentale,
l'Asie, l'Australie..etc sont pourtant de hauts lieux
d'expérimentation. En revanche, je n'ai pas chopé le palu
contrairement à beaucoup d'autres...mais ça il parait que
c'est un cas sur des milliers, génétique ? Non, à moins
que ma mère m'ait refilé ses anticorps puisqu'elle l'avait
eu, ainsi que la dingue avant ma naissance. A l'inverse
j'ai développé des allergies pas possibles aux piqûres
d'insectes, voilà quelques jours j'ai été terrassée par
40° de fièvre, l'impossibilité de m'appuyer sur la jambe
mordue par une araignée, alors si je viens je prends un
scaphandre ! Bisous l'homme des bois, tiens-nous au
courant.
|
Moi :
C'est fait, je suis allé déclarer la sortie du bateau, du
Brésil, et moi avec. J'étais assez en colère aujourd'hui,
contrarié, en plus c'est la pleine lune. J'ai croisé
"Harold" à la police fédérale. Harold a acheté de "la forêt"
pour la protéger.....
Je reviens à Itacaré, et je vois "Joao" qui me dit que ça va
pas. Vitorio a su que j'étais passé "faire ma sortie", alors
son contact ne pourra pas me faire les papiers; D'après ce
que j'ai compris, ils ont peur.
Ils croyaient pouvoir me faire des nouveaux papiers, sans
aucun risque, et de savoir qu'on a des démarches à faire, ça
les remets au contact du réel. Pour faire ça, l'argent ne
suffit pas, il faudrait qu'en plus ils aient envie de rendre
service...................
Je ne sais plus quoi faire.
Je viens de relire des mots écrits pendant ces cinq mois en
mer, et je me souviens........et je me dis que dans ces
moments de solitude en mer, il s'est passé beaucoup de
choses, d'émotions, de découvertes. Depuis que je suis ici,
encombré par ces problèmes matériels, je me perds. Je
m'éloigne de ces moments de conscience particulière. Et je
me dis qu'en m'installant à nouveau quelque part, je vais
perdre ce contact avec "moi". ça été tellement nouveau,
fort, difficile, mais intéressant, riche. C'est fragile, un
fil très fin nous relie à notre intériorité, et ce fil se
délite très vite. Mais j'en avais mare d'être en
mer.........En même temps, c'était bon de me projeter dans
un lieu, faire des plans, envisager une piscine naturelle,
des "choses" à apprendre sur les équilibres fins de la
nature.....Et puis, il y aurait toujours le bateau pour
m'échapper .......
|
|
Magali : hou la la!! Faudrait
passer un petit coup de tondeuse la qd même!!!
Moi : C'était
de la Martinique à la Guyane, j'avais encore ta casquette.
Depuis je suis allé chez le coiffeur. Mais il pleut
tellement que ça repousse plus vite. Bises
Sylvie : c'est comme le gazon,
t'arrose ça pousse !
|
Moi : Bonsoir
Magali,Anne, France, Bernard, Violaine,
Sandra,Sylvie.........Pour te répondre Anne, au sujet des
moustiques,on s'habitue pas aux moustiques, mais les
brésiliens disent qu'en vivant ici, à force de piqûres, le
corps produit une sorte d'anticorps qui est désagréable
"aos mosquitos".
Par ailleurs, je vois que "France" apprécie que je me
"traite" moi-même de "Fada". Ben, oui, c'est pour ça que
je viens ici. Car,......ici,....les fadas,....on les
laissent vivre,......ils sont dans la rue, font partie du
paysage quotidien, ils font rire de bon coeur quand on les
voit passer , parlant tout seul, à la cantonade,...parfois
assez énervés les soirs de pleine lune .Chacun y va d'un
rire franc, ou d'un sourire inquiet, mais personne ne
jette la pierre.
Alors, je crois que ça va aller. Depuis trois jours, une
amie qui gère une pousada avec son compagnon, a trouvé une
"faille", une possibilité légale pour un bateau. Alors je
suis, pas à pas, le fil. C'est un fil avec des coupures.
Ce fil renvoyait à la receita federal , équivalent des
douanes, et là , rue barrée , demi tour. Puis l'ouverture
se trouve être vers "une autre administration" qui comme
son nom l'indique, s'occupe de bateaux. Oui, là on peut
trouver une solution, de Maceio, à Natal, Fortaleza,
Salvador, tous les "bureaux du même nom" disent, "nao
problemo" , vous devez demander un titre d'inscription "
do barco". évident........ mais il faut "um seguro", une
assurance. Ok , je vais à la banque , ils font les
assurances, et bien sûr, ils disent : " il faut le N°
d'inscription du bateau pour faire l'assurance". ça
recommence à tourner en rond. Le gars de la banque me
montre qu'en essayant de faire mon contrat, le computador
demande le N°....j'essaie de lui expliquer à ce "gars de
la banque", que les "computadors " sont fait pour faire ce
qu'on veut leur faire faire, et non pour diriger notre
vie.........
Il appelle un gars de l'administration en question,
et celui-ci m'invite à venir le voir. J'y vais, et je me dis
"je l'ai vu quelque part". Je lui explique qu'un ami m'a
donné un vieux bateau, il y a quatre ans ici au brésil, que
je dois le rénover, et que pour ça, je souhaite obtenir le
"titulo de inscriçao no registro de imbarcaçao". Il me dit
qu'il faut d'abord présenter une attestation sur l'honneur,
de propriété, faite devant un "notaire". Bien sûr, j'atteste
tout ce qu'il veut. Puis il me demande si c'est moi qu'il a
rencontré il y a 30 jours à Itacaré, avec un voilier. Je lui
dis que comme étranger, j'ai du mal à me souvenir de tous
les gens que je rencontre. " tudo bem", il me recommande de
revenir le voir si j'ai des difficultés. Poignée de main
ferme, "obrigado a vocè"............................Je sors
de là, tout content. Enfin un contact qui ne me dit pas "
Nao è possivel ". En plus il a dit le mot magique; vous
revenez avec déclaration de propriété, et on fera un
"protocolo". Ici un protocolo, c'est un papier qui dit
qu'une demande est en cours d'instruction, et en attendant
le résultat, on est en règle .. Donc je sens que ça va
aller, du coup j'avance un pas de plus pour l'achat d'un
terrain, et demain je vais faire un tour avec le bateau ,
vers la Guyane, pour le mettre à l'abri des regards
indiscrets. Vous comprendrez à demi mots ???????? à bientôt,
pour la suite des aventures d'un "Fada" au Brésil. Bises
Anne : Titre de ton futur bouquin :
"les tribulations d'un fada au Brésil"....... Histoire de
coupures (...), Bon, étonnée que tu ne te mettes pas en
colère comme d'hab. Donc, tu changes ! Salut bas pour ta
compréhension de la langue, ça ne doit pas être facile.
Allez, encore des news, c'est la bande dessinée de l'été
!!!!!!! Bisous.
Patrick : en fait les
administrations sont partout identiques !!
Moi
: Eh Oui, mais, ce n'est pas pire qu'en France. J'apprends
des "trucs", contraint et forcé. Ici, si je me mets en
colère, j'arriverai à rien, et en plus je me grille, et
comme je préférerais rester là..........je fais des
efforts inattendus, je m'étonne tout seul . En plus, ils
ont raison de défendre leur industrie, leurs entreprises.
Et puis, par dessus tout, "mentir", j'aime pas ça ; alors
j'essaie de mentir à moitié. J'ai l'impression qu'ils
n'attendent que ça, qu'on sache arranger le réel, pour
rendre une "version des faits" plausibles, de façon à ce
qu'il n'y ai pas de problèmes..........mais il est clair
que je vais devoir "aider un peu", pour que l'un ou
l'autre garde les yeux bienveillant et continue de croire
"mon histoire"; le tout c'est de savoir à quel moment et
comment il faut faire une proposition subtile selon les
codes habituels, ici. L'amie brésilienne était flic avant
de gérer une pousada, alors j'ai les tuyaux qu'il faut.
Quand c'est trop compliqué, elle m'accompagne. Sans ce
genre de soutient, je serais bien en peine.
A part ça, la langue portugaise est très proche du
français, on dit "obrigado" pour "merci", ce qui renvoie à
une expression de vieux français "je suis votre obligé",
"atençao" = attention, " onnibus"= omnibus, pessoa =
personne, etc ......il y a aussi "ninghem" qui vient de
l'argot marseillais "dégun" = il n'y a personne. Là, je
déconne un peu ; Lento = lent, perto = près , etc....A
l'écrit c'est assez facile, mais par contre quand ils
parlent vite, impossible de comprendre quoique ce soit. Il
parait que ça vient tout seul, en étant immergé dans le
Brésil.
Ce matin le bateau a failli être emmené sur le sable par
les "baroneses", Ce sont des amalgames de plantes,
feuillages, bout de bois, qui flottent sur le rio et
descendent quand il y a de fortes pluies. Là c'était une
"île" de feuillages de 15m de long, 3m de large, qui s'est
enroulée autour de la chaîne d'ancre, puis du bateau.
L'ancre a reculée de 30m puis s'est arrêté. Les pêcheurs
sont accourus pour me prévenir, je comprenais rien, sauf
le mot "baronese", et leur excitation qui me disait qu'il
fallait que je bouge.
Heureusement , il y avait un voisin avec un catamaran qui
m'a proposé un coup de main. On a essayé de couper ce
"truc" en deux, mais la partie émergée est très fine,
tandis que sous l'eau, il y avait un mètre de végétaux
entassés serrés. J'ai passé un long bout autour des
végétaux, et il a tiré tout ça avec son bateau. ça c'est
bien passé. Mais seul, j'aurais eu du mal. Je savais que
ça arrivait de temps en temps, et j'avais acheté tout de
suite en arrivant ici, une machette , mais j'avais pas
imaginé que c'était si épais. Je suis monté dessus les
végétaux, ils portaient facilement mon poids. Voilà, pour
les dernières émotions fortes.
Je vais sortir d'ici demain, partir ailleurs, je n'ai plus
de drapeau français, bientôt le bateau ne saura plus
comment il s'appelle.
Voilà, deux jours plus tard,
je suis dans un autre lieu, une baie, à l'abri des
regards, le nom du bateau s'est partiellement effacé, le
drapeau en lambeau.
Aujourd'hui, 9 Juillet, je suis allé à Valença pour
refaire mon entrée sur le territoire brésilien, mais il n'y
avait pas de "police fédérale".
Une journée de bus et de transferts en navette pour rien. Je
suis de plus en plus précaire.
Lidia me dit que ça va pas être simple de faire cette
déclaration de propriété sur l'honneur, devant le Cartorio.
On verra, j'ai rendez vous Vendredi.
J'ai hâte que cette situation voit un début de solution, que
ça avance.....
Je repense à toutes ces années d'angoisses, passées en
France avec mes constructions "illégales". Je m'étais dit
que je ne voulais plus de ça, et pourtant, je me suis mis
encore dans une situation bancale.
Quand je suis arrivé à Belem, et qu'à la "receita federal"
ils m'ont dit que je ne pouvais pas importer le bateau, j'ai
été étonné, j'étais complètement "sonné" par le coup, tout
mon rêve d'installation au Brésil s'effondrait. Je me suis
vu faire demi tour, retourner en Guyane, puis aux Antilles.
Mais je pouvais pas, je pouvais pas échouer . Alors, j'ai
continué ma descente vers Bahia, Itacaré. Mais je me suis
souvenu qu'on m'avait raconté des histoires d'importations
impossibles, et je n'avais pas écouté . Pas vraiment entendu
. Sans doute que j'avais trop envie de descendre en voilier,
pour "entendre" tout ce qui pouvait contrecarrer mes
projets.
C'est donc bien l'inconscient qui dirige
....................... Mais est-ce "qu'il " va aussi me
sortir de ce merdier ???
Peut-être sait-il déjà que tout va bien se passer,
j'aimerais bien en savoir autant, et être aussi sûr de lui.
C'est bizarre; si tout se passe bien, et pour l'instant,
depuis mon départ de France tout s'est bien passé, je serais
super heureux.
Mais si j'avais su vraiment, avant, je crois que je ne
serais pas parti en bateau, ou pas dans ces conditions.
C'est peut-être pour ça qu'il est là , " l'inconscient ",
pour nous aider à "être" ce qu'on a au plus profond de nous.
Je n'avais pas compris que ça pouvait fonctionner comme ça,
pourtant j'en ai passé du temps à réfléchir, à essayer de
décrypter
les messages invisibles, des années
....................................................................
Par moment, je me dis, à quoi bon insister, c'est simple, je
peux partir, et puis voilà. Mais ou aller ??
Au sud, l'Uruguay, L'Argentine, les conditions de séjour
d'un bateau y sont les mêmes, calquées sur le Brésil, dans
le cadre du "Mercosul", un genre d'Europe de l'Amérique
Latine. En plus dans ce sud, les conditions de navigation
sont plus difficiles, des tempêtes et peu de port.
Donc, beaucoup plus difficile que le Brésil, il y fait plus
froid, et ça , pas envie du tout.
Remonter au Nord, c'est possible, mais pas en Juin, Juillet,
Aout, Septembre, c'est la saison des cyclones en Amérique
Centrale.
Tous les bateaux qui sont là haut, s'en vont chercher un
abri ailleurs. Reste La Guyane et sa petite ville sympa de
St Laurent du Maroni, mais avec ses "eaux marrons". Baignade
impossible, et paysage marin assez "tristouné ". Même en
faisant des efforts, c'est pas évident d'aller ailleurs. Et
puis je veux pas "échouer" , c'est ce qui serait le plus
difficile. Je me sens comme ces Africains venu chercher le
"paradis" en France, et qui ne l'ayant pas trouvé, refusent
pourtant de repartir chez eux, d'échouer devant leur
famille, leurs amis .................. Mais peut-être est-ce
plus profond que ça.
J'ai croisé Éric, on a fait les mêmes chemins, désunions,
enfants éloignés, oubliés .....
J'ai croisé Marc, il est venu ici en voilier, et il vient
aussi du Maroc, ou il est né, comme moi.
Beaucoup de point commun, mais je ne sais pas ce qui nous
anime......................
Par contre dans ces voyages longs, que ce soit en Afrique ou
au Brésil, on voit autre chose qu'au cours d'un voyage
touristique
de 15 jours. Pour moi ce qui est très présent, c'est la
notion de "pays", d'appartenance, la réalité des états, des
administrations,
autant de "choses" que l'on sait en théorie, mais auxquelles
on est confronté avec plus de vigueur et de concret. Et je
sens au fond de moi, une revendication à être traité comme
un "humain", un citoyen du monde. Un besoin, une envie de
faire tomber toutes ces barrières, ou de ne plus les voir.
Bon, c'est un peu le même besoin qu'en France, voir tomber
en désuétude toutes les lois casse pied, envie de dire merde
à tous ces fonctionnaires miteux , ces administrations qui
pourrissent la vie des honnêtes gens. C'est partout pareil,
mais si on ne voyage pas assez longtemps, on ne peut pas
s'en rendre compte, et mesurer à quel point les
administrations, les dirigeants du Monde sont d'abord des
"liberticides", des "choses" qui abusent de leur pouvoir, et
c'est général. J'ai bien évoqué ces lois brésiliennes qui
voudraient une réforme agraire, qui pourrait se traduire par
une redistribution des terres. L'idée est généreuse, mais en
lisant un peu plus sur ce sujet, et en voyant quelques
statistiques, force est de constater que s'il y a de
l'argent des impôts consacré à ces projets, dans le réel,
ces lois ont été peu appliquées. Dans le monde, il n'y a
guère que les lois scélérates ou inutiles qui sont
appliquées .
Peut-être, que comme Éric, ou Marc, je suis, un peu, à
l'image de ces méduses flottantes à ailettes, "les vélettes"
qui remontent au vent et contre le courant pour aller d'un
continent à l'autre.........................Oui, mais pour
faire quoi ???? Polliniser, comme les abeilles, offrir sa
semence à qui en voudra, reproduire à l'infini, cette
tentative désespérée des arapèdes, de s'accrocher à un
nouveau rocher, une nouvelle terre, un nouveau pays, pour
..........................................y faire quoi ????
et bien !!!!! ............j'arrive à la réponse
.......................que je découvre au fil des mots,
.........: continuer à vivre, ...tout simplement.......en
fait.
Car ......oui, il n'y a que ça finalement,........vivre, et
..................être. Tiens , je crois que j'ai enfin
compris ce que ça voulait dire, ............"être".
Je croyais "qu'être", c'était le contraire de "faire". Pour
certains, sans doute, mais pour moi, "être" c'est "faire ce
que je ressens", et je ne peux pas rester à "bader" sans
rien faire. Bon, on verra bien, si tout ça va marcher, le
bateau, le terrain .
Dès que j'aurais des papiers brésiliens pour le bateau, je
le rebaptise " Ao acaso dos signos ", et je lui refais sa
peinture de coque, vert turquoise clair.
|
Anne : "Au hasard des signes", l'homme ne trouve-t-il pas sa
vérité ? Ton récit est touchant, troublant même car il pose
toutes les questions qu'un "être" peut se poser où qu'il
s...oit, quoi qu'il vive. Si tu avais rêvé pour rien,
serait-ce un échec ? Je ne le pense pas, car tu le sais bien
que le but du voyage n'est que le voyage, un périple sans
fin vers un horizon qui se dérobe à chaque pas. Tu te
heurtes aux mêmes constats sur l'humanité, et finalement, le
monde meilleur où est-il si ce n'est à l'intérieur de nous
quel que soit notre environnement, envers et contre tout,
ai-je envie de dire. Ne va pas dans les eaux tourmentées ou
boueuses, le coin que tu as choisi est sans doute le plus
adapté, mais si cela n'est pas possible, ferme les yeux et
pose un doigt sur la carte du monde... J'imagine que dans ta
situation, je choisirais le vert turquoise de la Nouvelle
Calédonie ou de Tahiti (ne pas croire que sur cette dernière
île on vit forcément à la manière des touristes. J'ai un
jeune ami là-bas qui vit hors de ces sentiers là.) Nous en
reparlerons, courage Luc et grosses bises.
|
Patrick : Quand j'ai voyagé en Europe de l'est j'ai
rencontré tout ces soucis , d'une autre manière !! Mon
avantage c'est que je n'avais pas de volonté d’installation
et d'ailleurs je sais que je ne bougerai pas !! J'ai bien
l'intention de remettre m...on sac à dos, mais mon pays mes
racines c'est la France et je ne quitterai pas cette terre.
Là tu es dans l'immigration dans un libéralisme
internationale !!! Je ne sais !!! Mais comme tu te bats que
les accords existent, tu vas avoir une solution !! Je le
crois
|
Moi
: Oui, il faut que j'apprenne à mentir, avec aplomb,
sérénité. Je crois aussi que ça marchera, mais pas grace à
des accords internationnaux; non, les pays d'Amérique du
Sud protègent leurs frontières économiques, et les lois
sont opposées aux... exportations.
Si ça marche, ce sera parce que j'ai rencontré
suffisamment de personnes qui ont envie de me donner un
coup de main, et donc je fais un peu déjà partie du
"pays". Et c'est un peu comme si ,enfin de compte, le
peuple vivant avait autant de pouvoir que les lois . C'est
sûr que si j'étais aussi rejeté par les gens que par les
lois, ce serait pas la peine d'insister. Tandis que là,
sans préjuger du résultat, ce sont les fonctionnaires de
la marine, eux mêmes, qui m'ont indiqué les possibilités
"légales" que je pouvais utiliser. Ce qui a été
déterminant pour l'instant, c'est la présence d'une amie
brésilienne, qui d'une certaine manière représente un peu
" la volonté populaire", une caution de quelqu'un "d'ici".
Bon, mieux vaut ne pas me réjouir à l'avance, rien de fait
pour l'instant. Mais bon, l'humeur aussi sera
déterminante, alors autant avoir le sourire.
Dix jours pour faire une déclaration de propriété d´un
bateau, et la faire enregistrer chez un ¨cartorio¨ ou
notaire. La capitania dos portos accepte ma déclaration,
mais il faut la carte d´identiité étranger pour déposer le
dossier. donc, il faudra attendre encore un peu, mais
c´est en bonne voie.
Mercredi 25 Juillet, je rencontre La vendeuse du terrain,
avec mon "conseiller". Le "rapaze" qui sert
d'intermediaire, et que je voulais éviter a réussi a
imposer sa presence . Il s'avère que lui et la vendeuse ce
sont mis d'accord pour me dire qu' ils vont faire les
"papiers" pour pouvoir vendre, transfert au nom de la
vendeuse , plan de geometre, mais que cela va coûter 20000
reais, et que je dois en payer la moitié. Je dis
clairement au "rapaze" que ce n'est pas ce qui avait été
négocié, que je ne lui fais pas confiance, et que je ne
paierais rien de plus que le prix global sur lequel j'ai
donné mon accord. Sur ce, je sors en colère, et je laisse
mon ami "conseiller" continuer la discussion. Plus tard ,
j'apprends qu'ils acceptent de payer les frais qui ne
seraient pas si élevés que ce qu'ils disaient, soit 9000
reais au lieu de 20000 .
Alors, Jeudi, grande
surprise, j'entends " oh, oh, ola " dehors du bateau...
Comme j'avais vu Didier de Piracanga, la veille, J'ai cru
que c'était lui...,, Je sors du bateau, tout content d'une
visite, et je vois trois marins en uniforme, qui se
presentent de "la Capitania dos Portos", de la Marine
Nationnale Bresilienne. Mon sang bouillonne, et tourne
dans tous les sens, Je me dis " je suis bon pour la
prison"....."Vous avez des papiers ? ", Heu, .....je suis
en procédure d'enregistrement à la capitania dos portos ,
tenez, regardez, mes papiers.... Ils me demandent:Â Ilheus
ou Salvador,je leur dis : Ilheus. Bon, vous avez un permis
de conduire le bateau ?? " mais je ne conduis pas le
bateau, Â et desculpe, nao falla muito ben, e nao entende
muito ben portugues, .... Ok , tudo bom . Et voila, ils
sont partis. Mais bon, j'ai encore le coeur qui bat plus
vite que la normale depuis ce matin. Et je me demande si
la visite de la "marine" n'est pas en relation avec le
"blocage" d'hier au sujet du terrain.???? Ce matin, vers
7h, un gars en canoe arrive contre le bateau, il est "fils
de dieu" dit-il, je comprends vaguement qu'il veut me
sauver, et que pour celà je dois lui donner mon annexe et
son moteur. Tout ca ne me plait pas beaucoup. J'avais été
tranquille jusqu'a présent, et maintenant j'ai
l'impression qu'il se passe des trucs. Comme on m'avait
dit que le "rapaze" qui sert d'intermédiaire pour le
terrain, etait un "connard", je "paranoie" un peu. D'ici
qu'il se soit vexé, et qu'avec la bande de disjonctés de
son église il cherche a me créer des soucis.......?????
Et voila, j'ai "changé" de bateau. Le mien est reparti
vers La guyane, tandis qu'un "Ami m'a donné un bateau du
Brésil". La Capitania dos Portos a accepté le dossier de
mon nouveau bateau que j'ai baptisé "Ao Acaso dos Signos".
Ils m'ont remis un protocolo, hier 1er Aout. Et d'après
eux dans quinze jours j'aurais les papiers définitifs sans
problème.
Nous sommes le 11 Aout déjà, et depuis dix jours, rien
de nouveau. Après une entrevue avec la propriétaire du
terrain que je voudrais acheter, il a été clair qu'ils
voulaient me faire payer les frais de géomètre, de mise à
son nom du terrain...autant de frais qui lui incombent.
J'ai dit "je paierais pas plus, et ils ont dit Ok, on fera
le géomètre et le changement de propriété. Apparemment le
géomètre est venu sur le terrain, les gardiens m'en ont
parlé. Mais depuis, plus rien.J'ai commencé à voir
d'autres terrains en vente.J'espère qu'ils le sauront.
18/08 Je me fais "balader" depuis quelques jours, pour
voir des terrains, au bord du Rio,je vois de beaux arbres
grandioses, des espaces sympas, mais toujours la mangrove,
et cette eau "saugade" un peu salée, des espaces
marécageux, pleins de moustiques. Les prix vont de 15000
reais ( 6000 euros) l'hectare, à 100000 reais, pour des
propriétés problématiques. Ici, au Brésil, les "propriétés
rurales" sont presque toujours des droits d'usage ou
"posse" accordés par les états, dans le cadre d'une
réforme agraire.Les brésiliens vendent leur droit d'usage
comme si c'était des "propriétés pleines", et ce n'est pas
tout à fait le cas, même si dans la réalité leur
"propriété" semble rarement contestée par l'état......Mais
qu'en est-il des étrangers ????
21/08 Je relisais
un peu ce que j'avais écrit il y a déjà trois mois, et
connaissant un peu mieux les lieux, je peux dire qu'il y a
plusieurs endroits où un voilier peut rester ici à l'ancre
sur le Rio das Contas, il y a en face du "forte" , enfin,
l'endroit ou était ce "forte" qui n'existe plus,soit au
bout de la plage de la Coroa; plus loin, à 2 miles en
remontant le fleuve(la remontée n'est possible qu'à marée
haute) on trouve assez de fond pour rester à l'ancre dans
une grande courbe du fleuve coté tribord, avec une source
d'eau potable. Un demi mile plus loin, on a 6m de fond à
marée haute coté babord, et on peut trouver un autre
endroit juste avant le pont à tribord ( toujours en
montant)ce qui fait à 3 miles d'Itacaré. Voilà une petite
mise à jour. En fait, j'ai remonté le Rio das Contas,
hier, et j'ai commencé par m'ensabler en face du "Forte",
le coin des pescadores. C'était maré montante, et j'ai
bataillé une demi heure moteur a fond pour sortir de là ,
ensuite remontée tranquille avec des fonds de 2m50, a
3m50, dans le "canal" creusé par le fleuve; en dehors de
ce "canal" invisible, des bancs de sable avec 1m, voire
moins d'eau.Je me suis ensablé une deuxième fois après une
grande courbe à gauche. Donc,on peut remonter ce Rio, mais
en faisant attention, il y a aussi des cailloux, mais ils
sont a des endroits ou il y a des avancées de roches et de
terre visible. Il faut s'éloigner de ces "becs" qui
dépassent et entrent un peu dans le fleuve.
03/09 C'est fait...ce que j'attendais depuis cinq mois
est arrivé. J'ai enfin reçu la Carte Grise brésilienne
pour mon bateau.Complètement légal, sans arnaque,
magouille ou .....Bon il avait déjà son nouveau nom: "Ao
Acaso dos Signos".
C'est décidé, après avoir
vu tous les terrains "beira do rio", celui que j'avais vu
l'an dernier est le plus beau.
Une colline d'où on peut voir le Rio das Contas, tous
l'estuaire, et la mer au loin.
Reste que l'avocat de la vendeuse ne bouge pas, donc il
faut qu'elle change d'avocat, qu'elle fasse l'inventaire
de succession,
qu'elle ne voulait pas faire. Tout ça pour me vendre un
"Posse", c'est à dire un droit d'usage sur un terrain
appartenant à l'état brésilien. En France, jamais on
achèterai ça. Ici, il semble qu'un "Posse" ait la valeur
d'une propriété.
Ensuite, il faut parvenir à le titulariser. De toute
façon, il n'y a pas trop le choix, tous les terrains à
vendre sont
des "Posse". Et celui là, il y a un torrent d'eau
minérale, avec des petites cascades,
Il se situe à l'entrée d'un site touristique assez visité,
il y a déjà un petit restaurant rustique.
Il est en zone protégée par une APA "area de proteçao
ambiental".
Nous sommes le 18 Octobre, bientot cinq mois que j'essaie
d'acheter ce terrain, et j'apprend seulement maintenant,
que les étrangers ne peuvent acheter un terrain en
"posse". Le système de 'posse" a été créé dans le cadre de
la réforme agraire, pour redistribuer des terres aux gens
sans terre. Il s'agit d'une forme d'appropriation par
"droit d'usage". C'est le gouvernement qui a travers une
institution : "L'INCRA" , accorde des droits d'usage à des
brésiliens qui en font la demande, soit parce qu'ils
occupent déjà une terre abandonnée, ou parce qu'ils
veulent en occuper une. Bien évidemment cette législation
n'est pas destinée aux étrangers. Ces terrains restent
propriété de l'état, mais peuvent donner lieu à obtention
d'un véritable titre de propriété. Cependant des "posse"
se vendent....................C'est le Brésil.
|
|
|
|